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La Confédération vient d’entamer les discussions pour réaliser de nouveaux réseaux de communication informatiques filaires et mobiles des organismes d'intervention d'urgence.
Le Conseil fédéral a lancé en décembre dernier la consultation entrant dans le cadre de la révision complète de la loi sur la protection de la population et la protection civile (LPPCi). Celle-ci se prolongera jusque fin mars, il s'agit de modernisation.
Le but est d'orienter la LPPCi de façon plus ciblée sur les dangers et risques d'aujourd'hui. Car «les menaces et dangers affectant la Suisse ont changé au cours de ces dernières années; terrorisme, cyberattaques, pannes d’électricité ou pandémies ont acquis une actualité accrue», a déclaré le Palais fédéral. Une déclaration qui faisait allusion entre autres aux expériences acquises lors de l'exercice du réseau national de sécurité de 2014, généralement connu sous l'appellation d'ERNS 14. Des problèmes graves étaient apparus à l'époque en cas de pénurie persistante d'électricité.
Un réseau informatique national sûr
Un élément important de cette révision de la loi met l'accent sur la mise en place d'un réseau informatique national sûr. À l'instar du réseau de communication sûr Polycom qui existe depuis presque 18 ans et a fait ses preuves, celui-ci doit assurer le maintien de l'échange de données entre toutes les parties prenantes en temps de crise.
On sait que Polycom s'adresse aux Autorités et Organisations chargées du Sauvetage et de la Sécurité (AOSS), et en outre à différents organes fédéraux ou bien encore à des centrales nucléaires et à la Garde aérienne suisse de sauvetage (REGA). C'est également ces dernières qui sont concernées par les futurs réseaux de communication sûrs. Ceux-ci comportent, pour la communication sans fil à large bande, un système destiné à assurer une disponibilité mobile élevée des services à large bande, un réseau fixe à base de fibres de verre sécurisé contre les pannes d’électricité et les cyberattaques appelé réseau de données sécurisé (RDS) ainsi qu'un système d'accès aux données dont on a besoin pour le RDS, appelé Polydata.
Le «Rapport sur l'avenir des systèmes d'alarme et de télécommunication pour la protection de la population» désormais disponible montre de quoi il retourne, tant au niveau de la communication mobile que de la communication par réseau fixe. Il constate que «le réseau radio suisse de sécurité Polycom a fait ses preuves dans le cadre de son utilisation par les organisations d’intervention tactiques en situation normale et en cas d’événement. Dans les centres urbains, ces organisations ont toutefois besoin, en cas d’événement majeur, d’une communication mobile sans fil à large bande pour pouvoir coordonner et mener à bien leurs interventions de sécurité, de protection et de sauvetage.»
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Le RDS et Polydata devront fournir des performances de haut niveau
En ce qui concerne le RDS en revanche, la nouvelle solution «doit assurer la liaison à large bande entre les organes fédéraux, les cantons et les exploitants d’infrastructures critiques pendant au moins deux semaines, même en cas de pénurie d’électricité prolongée, de panne de courant ou de défaillance des réseaux publics de communication.»
C'est la raison pour laquelle «les infrastructures de réseaux qui répondent déjà à ces exigences seront intégrées dans la conception», peut-on lire un peu plus loin. Il s'agit d'un «réseau logique isolé dépourvu de connexion avec l’internet ou d’autres réseaux IP», afin par exemple «d'augmenter sensiblement la sécurité contre les cyberattaques». Pour résumer, il est dit que «toutes les applications nécessaires à la protection de la population, existantes et futures, pourront être utilisées en toute sécurité sur le RDS, en combinaison avec Polydata.»
La mise en œuvre de ces trois éléments, communication mobile sans fil à large bande, RDS et Polydata, doit commencer en 2020 si on s'en tient à l'OFPP. On ne sait cependant pas encore quand le Parlement votera les amendements à la loi qui s'imposent et décidera des modalités de financement.
Les monopoles doivent être évités
La mise en œuvre de ce projet tout à fait exigeant fait notamment l'objet d'une discussion parce que le Polycom comparable avec la communication mobile sans fil à large bande tombe, en termes technologiques, dans le piège monopolistique. Il est lié à un fournisseur et aura englouti plus de 3,5 milliards de francs de la part de la Confédération et des cantons après 30 ans de fonctionnement. En outre, une infrastructure de quelques 750 pylônes radio et une bande de fréquence propre ont été construits pour les quelques 55'000 utilisateurs du réseau de radio vocal.
Pour l'OFPP rattaché au Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), les coûts totaux que nous estimons sont certes incompréhensibles. Il est cependant clair aux yeux de l'OFPP qu'il ne doit pas y avoir de dépendance comme pour Polycom au niveau de la future communication mobile sans fil à large bande. «Nous voulons sortir d'une situation de monopole», souligne le directeur de l'OFPP Benno Bühlmann. Il n'en reste pas moins que, comme dans le cas éprouvé de Polycom, il faut que la sécurité de la population dans les situations d'urgence puisse être garantie, souligne Bühlmann à propos de l'exigence de l'OFPP, et ce quelle que soit la solution retenue dans l'éventail des possibilités techniques.
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Les scénarios de communication mobile sans fil à large bande envisageables: sans nouveau réseau?
Afin de décrire la manière dont le futur réseau mobile peut être concrètement mis en œuvre, le rapport propose de soumettre trois variantes à la discussion. On part ici du principe que les technologies de transmission modernes permettent de développer des solutions pour les AOSS sur la base des infrastructures publiques de téléphonie mobile existantes.
Il est intéressant de voir que l'OFPP constate certes la disponibilité sur le marché d'offres commerciales qui ne réclament pas de fréquences supplémentaires, tout en faisant remarquer que l'Office fédéral de la communication (OFCom) avait «néanmoins réservé des ressources en termes de fréquences à l’intention des AOSS pour d’éventuelles utilisations supplémentaires». Le rapport stipule que «cette ébauche de communication sans fil à large bande se fonde sur un accord entre les AOSS, l’OFPP, la BAC et l’OFCOM. Elle est inscrite dans le Plan national d’attribution des fréquences (PNAF).»
La première variante part cependant du principe d'un exploitant public avec des produits commerciaux des AOSS. Il n'y aurait dans ce cas aucun nouveau réseau à construire, mais seulement un contrat à conclure. Si la couverture de zones non raccordées devait s'avérer nécessaire, ceci pourrait être réglé au moyen d'un contrat. Dans cette version, les AOSS n'auraient besoin d'aucun spectre de fréquences supplémentaires. La condition préalable est ici, comme dans le cas des variantes suivantes, que le réseau soit renforcé au niveau de sa vulnérabilité vis-à-vis des pannes d'électricité et des cyberattaques, c'est-à-dire alimenté en électricité de façon autonome et prioritaire.
Un réseau central dédié aux AOSS? Ou un réseau partiellement renforcé?
La seconde variante prévoit l'exploitation commune d'opérateurs privés de téléphonie mobile avec le réseau central des AOSS. Dans ce cas, les AOSS exploiteraient leur propre réseau central, sachant qu'elles collaborent avec un opérateur public de téléphonie mobile pour l'utilisation de la radiophonie. Ceci est envisageable dans différentes formes de configurations selon l'OFPP.
Les fréquences supplémentaires réservées pour les AOSS (2x3 MHz et 2x5 MHz) peuvent en outre être utilisées pour couvrir des besoins complémentaires. «Ces emplacements supplémentaires peuvent être intégrés dans des infrastructures de réseau existantes des opérateurs de téléphonie mobile», expose le rapport à ce sujet. La gestion des appareils finaux et des applications ainsi que des aspects de sécurité liés resteraient cependant entre les mains des AOSS.
La possibilité d’un exploitant commercial avec un réseau partiellement renforcé est finalement la dernière variante proposée. Dans ce cas, une partie de l’infrastructure d’un opérateur de téléphonie mobile privé se verrait renforcée et bénéficierait d’une priorité grâce au soutien financier et matériel de la Confédération, de cantons et de tiers de façon à ce que la résilience du réseau de ce dernier s’en trouve considérablement améliorée. Cette variante pourrait être développée de manière modulable.
Im Rahmen der Totalrevision des Bevölkerungs- und Zivilschutzgesetzes (BZG) hat der Bundesrat im vergangenen Dezember die Vernehmlassung gestartet. Sie läuft bis Ende März, es geht um eine Modernisierung.
Angestrebt wird, das BZG gezielter auf die heutigen Gefahren und Risiken auszurichten. Denn «in den letzten Jahren haben sich die Bedrohungen und Gefahren für die Schweiz verändert; Terrorismus, Cyberattacken, Stromausfälle oder Pandemien sind aktueller geworden», heisst es aus dem Bundeshaus. Damit wird unter anderem auf die Erfahrungen aus der Sicherheitsverbundsübung von 2014, allgemein als SVU 2014 bekannt, angespielt. Hatten sich damals doch gravierende Probleme bei einer lang anhaltenden Strommangellage gezeigt.