À l’époque les spectromètres, les scanners et les appareils de mesure de rayonnements étaient lourds et volumineux. De nos jours, des appareils portatifs permettent d’analyser, en l’espace de quelques secondes et in situ, les gaz, les produits chimiques, les produits dangereux et bien plus encore. Cela est extrêmement utile pour les forces d’intervention d’urgence.
En effet, qu’il s’agisse des policiers, des soldats, des gardes-frontières et douaniers, des sapeurs-pompiers et des services de sécurité, ils se retrouvent tous face au même challenge, celui de chercher les substances cachées et potentiellement dangereuses. Un travail de titan, demandant plus d’une fois l’assistance d’un laboratoire externe. Mais, grâce aux spectromètres et scanners portables, de nombreuses analyses sont désormais réalisables avec succès sur place. Sachant que le nombre de scénarios d’intervention potentiels est important.
Confondre les contrebandiers
La contrebande existe à toutes les frontières. Argent liquide, drogues, médicaments contrefaits, métaux rares, armes, explosifs, cigarettes, viande ... la liste n’est de loin pas exhaustive. Alors que les contrebandiers doivent faire preuve de toujours plus d’ingéniosité dans le choix de leurs cachettes, les membres de la douane et de la police chargée de la surveillance des frontières doivent, eux, agir vite pour éviter un blocage au niveau du transport des marchandises. Sans oublier qu’il leur est demandé d’opérer de manière aussi peu invasive que possible, rendant quasiment impossible toute recherche dans les groupes frigorifiques des conteneurs, dans les doubles parois et planchers des camions ou derrière les revêtements des véhicules.
Les scanners portables « backscatter », qui fonctionnent avec la méthode de rétrodiffusion des rayons X, permettent de visualiser les différences ou les anomalies non seulement dans la structure ou la surface d’un matériau, mais aussi jusqu’à 30 centimètres de profondeur de la paroi.
Prenons comme exemple les scanners à rayons X du fabricant américain Viken. Grâce à eux, il est possible d’examiner les bagages abandonnés, les véhicules suspects, les colis douteux et les containers métalliques, et cela même avec une paroi en tôle d’acier de 4 millimètre d’épaisseur. Les données de ces scanners utilisables tant dans les coins que près du sol, sont affichées en temps réel sous forme d’images sur un écran HD en couleur et peuvent être transférées via WI-FI ou Bluetooth pour être sauvegardées dans une mémoire. Les dimensions très compactes des appareils (env. 30 x 28 x 19 cm) et leur poids maximal de presque
4,5 kilogrammes rendent ces appareils plutôt légers et très faciles à manipuler.
Vérifier les métaux précieux et les alliages
Dans le cas des métaux précieux, on utilisera plutôt les analyseurs de métaux précieux portables tels que le Niton XL2 100 de la société Thermo Scientific. À l’aide de la fluorescence de rayons X (SFX), celui-ci détermine de manière non destructive, rapide et fiable, la composition exacte de l’alliage des objets de valeur de petite et de grande taille. Les résultats de la spectrométrie sont stockés de manière infalsifiable dans l’appareil, ils peuvent en outre être téléchargés et imprimés.
Analyser à distance les substances dangereuses
30 Centimètressans qu’il y ait de contact, et ce, indépendamment des conditions de luminosité extérieures et même à travers des contenants ou des boîtiers transparents. Les forces d’intervention sont ainsi en mesure de mesurer les substances suspectes dans des endroits clos à travers des fenêtres ou des vitres de véhicules, voire de scanner plusieurs échantillons à partir d’une seule position, sans avoir à se repositionner. De plus, le Pendar X10 évite – grâce à sa faible puissance laser (< 100 mW), à sa classe laser 3R et à sa plus grande surface de mesure balayée par le foyer laser – le problème récurrent que l’on rencontre avec d’autres spectromètres Raman, qui est que des substances sombres ou sensibles à la chaleur subissent ponctuellement une forte chaleur et que des matériaux thermiquement sensibles soient amenés à réagir (ou à exploser). Si nécessaire, l’appareil peut être monté sur un robot ou un gimbal fixe téléguidé à distance.
Identifier les stupéfiants sur place
Il existe un grand nombre d’analyseurs portables de reconnaissance de drogues et de stupéfiants. Les spectromètres Raman, NIR et FTIR ainsi que les colorimètres automatisés tels que le SEEKERe, établissent, en l’espace de quelques secondes, l’identité des substances chimiques inconnues ou détectent des traces de drogues sur la peau, sur les vêtements ou sur d’autres surfaces.
Le spectromètre Raman de Thermo Scientific, le 1064Defender, est quant à lui absolument polyvalent. Il identifie les drogues, les pré-produits, les substances de base et les produits de coupe et, grâce à son laser intégré de 1064 nm, livre aussi de bons résultats en présence de substances fluorescentes comme les pilules d’ecstasy.
Sa particularité est le système de mesure en deux étapes. En mode « Screening », la substance analysée est classée dans l’une des trois catégories : Alerte, Avertissement ou Propre (non dangereux). En cas de besoin, le mode « Identification » analyse ensuite de quelle substance il s’agit, en se basant sur une base de données (modulaire et extensible) contenant des milliers de produits chimiques. Des modules supplémentaires peuvent être ajoutés pour élargir les possibilités d’analyse, notamment aux explosifs. De cette manière, le 1064Defender s’adapte toujours au scénario d’utilisation.
En vue d’une conservation et d’une argumentation des preuves ainsi que d’un établissement de rapports détaillés, l’appareil dispose de différentes possibilités de transfert de données, avec une communication uniquement basée sur le web via son adresse IP. Il est sûr et fiable – et fonctionne sans logiciel supplémentaire.
Les dimensions de l’appareil sont de 24 x 12 x 6 centimètres, il pèse approximativement 1,6 kilogrammes, dispose d’un écran LCD couleur, d’une connexion Wi-Fi et d’un port USB-C. Il est livré dans une mallette solide et étanche, avec deux batteries et un chargeur. Avec seulement 194 millimètre de long, 47 millimètre de diamètre et un poids de 250 grammes, le spectromètre à infrarouge proche NIRLab (MicroNIR) de Viavi, avec un indice de protection IP67, est nettement plus petit. Cela fait de cet appareil un outil d’intervention idéal pour les patrouilles qui sont à la recherche de drogues et de stupéfiants. Basé sur des banques de données de plus de 15 000 références de spectre, le détecteur NIR, ultramaniable, est en mesure de reconnaître d’innombrables variations et de mélanges de stupéfiants. Ce faisant, il s’avère que la majorité (> 95 %) des stupéfiants trouvés est analysable directement sur place et également quantifiable, ce qui représente un avantage indéniable par rapport aux tests de couleur. De plus, le spectromètre à infrarouge proche peut faire la différence entre le THC et le CBD utilisé dans les produits médicaux, un atout pour la détection du cannabis.
La commande s’effectue à l’aide d’un seul bouton, une mesure (à travers l’emballage transparent) ne dure qu’environ cinq secondes, l’évaluation des spectres enregistrés a lieu en ligne via une connexion sécurisée (conforme au RGPD) et la base de données, à laquelle on accède via un smartphone Bluetooth couplé avec un accès à Internet, est sans cesse enrichie et optimisée.
Évaluer rapidement les dangers grâce aux gaz
Pour les forces d’intervention, l’évaluation précise d’une éventuelle menace de gaz toxiques et dangereux est une priorité absolue, à la fois en termes d’intervention et de sécurité personnelle. La méthode classique consiste à utiliser des méthodes et des tests simples. Ces derniers sont certes très sensibles (haute sensibilité), ils ne peuvent toutefois pas différencier les substances avec suffisamment de précision (faible sélectivité). Cela se traduit par de fréquentes fausses alertes, mais aussi par des décisions inadéquates et des accidents, car les substances ont été mal ou pas du tout détectées.
Le spectromètre FTIR XplorIR portable de RedWave Technology identifie le gaz en question en quelques secondes, soit en mode de surveillance, soit en mode de mesure individuelle. Les informations indiquées en supplément (CAS, GHS, IDLH, etc.) aident à prendre les mesures rapidement et avec précision. L’appareil est donc idéal pour reconnaître et prévenir les dangers dans le domaine des pompiers, de la défense chimique, de la police et de l’armée/protection civile.
L’appareil portable de 15 x 30 x 14 centimètres et de 2,5 kilogramme est simple à utiliser, rapidement opérationnel (moins de 30 secondes), il possède deux modes de mesure et une vaste bibliothèque de spectres enregistrés pour la comparaison des résultats. Il permet en outre de transmettre et d’enregistrer les résultats grâce aux technologies Wi-Fi et Bluetooth et à une application proposée en option.
Reconnaître les agents chimiques et les substances chimiques industrielles
L’identification sur le terrain de traces infimes de produits chimiques dangereux, tels que les agents chimiques de guerre (CWA) ou les produits chimiques industriels toxiques (TIC), est d’une importance vitale pour les forces d’intervention. Le ChemProX d’Environics y contribue. L’appareil fonctionne avec une forme particulière de spectrométrie de mobilité ionique (IMS) avec une technologie unique en boucle ouverte, combinée à d’autres capteurs qui supportent une détection par IMS. Grâce à cette technologie complexe et néanmoins très facile à utiliser, les résultats de mesure sont très sélectifs. L’appareil est toutefois également hautement sensible. Les CWA et TIC sont déjà détectés à des concentrations de l’ordre du ppm, et ce, en une seule mesure et avec une très faible proportion de fausses alarmes. L’appareil indique, en plus, la concentration de la substance détectée et en mesure la variation. Il est ainsi possible de se mettre à l’abri à temps ou de détecter la source de la substance dangereuse en se protégeant de manière adéquate.
Certains appareils peuvent être connectés ensemble via radio, Wi-Fi ou Bluetooth et le statut des appareils reliés est visible sur chaque écran. Toutes les forces d’intervention ainsi que la direction des opérations visualisent alors si un membre de l’équipe se met en danger, ce qui leur permet de réagir. Et comme chaque appareil joue également le rôle de répéteur, la connexion fonctionne sur des distances de plusieurs kilomètres. Il existe également un mode d’entraînement pour des exercices proches de la réalité.
Les personnes intéressées peuvent obtenir de plus amples informations sur les appareils présentés ainsi que sur les scénarios d’application, les technologies et les formations auprès d’Analyticon Instruments GmbH, DE-61191 Rosbach v. d. Höhe, Tél. +49 6003 93 550, www.analyticon.eu. La société sera présente au salon Enforce Tac 2024 en tant qu’exposant.