© Jörg RothweilerNotre « véhicule d’intervention » lors de la Volvo Winter Driving Experience de cette année, était le véhicule de démonstration de la police : le modèle XC60 T6 eAWD Recharge.Notre « véhicule d’intervention » lors de la Volvo Winter Driving Experience de cette année, était le véhicule de démonstration de la police : le modèle XC60 T6 eAWD Recharge.Proposée par Volvo Car Switzerland AG, la Volvo Winter Driving Experience 2023 a eu lieu à Saanen-Gstaad à la mi-janvier. Pas loin de deux douzaines de véhicules se sont lancés à l’assaut du circuit et de la piste tout-terrain. Et au milieu : une voiture de police. Qu’est-ce qui se cache derrière tout ça ?

Des fleurs de givre ornent les vitres de la terrasse de l’hôtel, dehors la neige glacée crisse bruyamment sous les bottes. L’hiver, enfin ! Avec un beau ciel clair dégagé et bien dix degrés sous zéro, les conditions sont idéales pour, littéralement « découvrir », lors de la Volvo Winter Experience 2023, pourquoi les lois de la physique appliquées à la ­conduite sont d’un tout autre registre que la théorie ­expliquée la veille, où deux termes sont d’ailleurs restés ancrés : la « quadrature » et le « cercle de Kamm ».

La quadrature de la vitesse et le cercle de Kamm 

La quadrature dit que le trajet, les forces ainsi que la durée supposée d’une hospitalisation après un accident (en ­admettant que l’on y survive) augmentent avec le carré de la vitesse. Une vitesse doublée équivaut à une distance de freinage qui passe de 20 à 80 mètres, à une force centrifuge multipliée par quatre dans les virages, à un choc contre l’arbre quatre fois plus violent et à un mois au lieu d’une semaine de douleurs, car seize au lieu de quatre os sont brisés.

Pour qui ne souhaite pas vivre cela, devrait connaître le cercle (de friction) imaginé par l’ingénieur allemand ­Wunibald Kamm. Il nous révèle pourquoi nous sommes « partis dans le décor » au lieu de prendre le virage : c’est la faute à la perte d’adhérence ! Plus précisément, le cercle de Kamm illustre – sous forme idéalisée – les forces longitudinales et de guidage latéral qui agissent sur le pneu pendant l’accélération, le freinage, le guidage et dans les virages. Son rayon correspond ainsi à l’adhérence maximale – et celle-ci, tous les automobilistes le savent, dépend notamment de l’adhérence par indentation du pneu sur le sol. En hiver, sur la neige ou sur le verglas, le rayon est petit jusqu’à minuscule. Tout cela est foncièrement déplaisant, mais ­parfait pour s’exercer. Car, sur la glace et la neige, les ­limites des lois de la physique appliquées à la conduite sont déjà perceptibles à faible vitesse et les dérapages n’ont que peu d’impact (on se souvient de la quadrature).

© Jörg RothweilerTout en inclinaison : une fois sélectionné, le programme de conduite  « tout-terrain » du SUV suédois maîtrise avec facilité cette conduite inclinée.Tout en inclinaison : une fois sélectionné, le programme de conduite « tout-terrain » du SUV suédois maîtrise avec facilité cette conduite inclinée.En route pour le circuit et la pente raide

La Volvo Winter Driving Experience permet de voir comment la théorie se traduit dans la pratique. Celle-ci est composée de quatre éléments : un terrain verglacé de 60 hectares près de l’aérodrome de Saanen pour s’exercer, un circuit tout-terrain, quatre instructeurs expérimentés et une flotte des derniers véhicules Volvo, composée du grand SUV XC90, du break V60, de la berline S60 et des C40 et XC40 Recharge entièrement électriques. Tous sont présents sur le terrain d’entraînement. Mais que vient faire ici le véhicule de police du type XC60T6 eAWD Recharge ? La réponse : la voiture de police, équipée de la technologie hybride rechargeable et de quatre roues motrices « appartient », pour la journée d’aujourd’hui, à l’auteur de ces lignes qui s’en sert pour jouer au « gendarme et au voleur sur neige et glace ».

Le « test de l’élan » sur neige et glace

Le premier scénario à réaliser s’appelle « freiner, éviter et changer de voie ». Cela paraît logique, puisque les obstacles qui apparaissent soudainement, comme un enfant se déplaçant sur la chaussée, sont des dangers potentiels – aussi pendant un déplacement professionnel. Alors... En voiture (de police) et c’est parti ... ou pas ! La théorie du cercle de Kamm devient réalité, même en démarrant avec une extrême prudence. En effet, sur la surface verglacée, les pneus devenus rigides par le froid n’ont que peu d’adhérence. La XC60 s’efforce donc de faire cohésion avec le sol, en accélérant jusqu’à ce que le système antipatinage entre en action. Puis la voiture de police avance, d’abord tout doucement ensuite avec puissance. Au moment d’atteindre les 60, une lumière rouge flamboyante s’allume à gauche du capot. Elle indique que les pylônes positionnés au travers de la voie doivent être contournés par la droite. Le pied gauche s’enfonce, simulation d’un véritable freinage d’urgence, ­aussi dur que le marteau de Thor sur la pédale de frein. Les mains donnent un coup de volant résolu à droite ... la voiture de police continue cependant de foncer tout droit sur les ­pylônes.

© Jörg RothweilerMalgré le programme « sport », la variante sportive « Polestar » du XC60 n’a pas réussi à faire la manœuvre d’évitement plus vite que l’hybride rechargeable en tenue de police.Malgré le programme « sport », la variante sportive « Polestar » du XC60 n’a pas réussi à faire la manœuvre d’évitement plus vite que l’hybride rechargeable en tenue de police.« Le fait de sous-virer est toujours, et uniquement, dû à une vitesse trop élevée », nous avait expliqué l’instructeur hier soir. En même temps que cette pensée et quelques fractions de seconde plus tard – qui semblent durer une éternité – la XC60 se déporte vers la droite. Il était temps ... un grand merci aux concepteurs des aides à la conduite, ici en l’occurrence le système antiblocage des roues et le programme électronique de stabilité. Grâce à cet équipement, la voiture de police s’arrête quelques mètres seulement derrière l’obstacle, évité de justesse.

D’autres essais ont suivi, avec une vitesse plus ou moins élevée et en deux variantes. D’abord « freiner et piloter simultané­ment », puis « éviter et freiner ensuite ». Le premier cas démontre d’une réaction typiquement ­humaine, alors que la deuxième variante est curieusement un peu plus facile à conduire – au prix d’une distance d’arrêt nettement plus longue, bien entendu.

Ce que nous apprend cet exercice : l’élément clé est la ­bonne vitesse ! À 55 km/h tout est parfait, à 60 km/h ça l’est un peu moins et à 64 km/h rien ne va plus. Une vitesse trop élevée et tout part en vrille ! Car même le meilleur des ­systèmes de régulation ne peut pas neutraliser les lois de la physique.

Un slalom parallèle au lieu d’une course-poursuite

Le deuxième exercice est une course-poursuite. Mais parce que cela entraînerait sans aucun doute la déformation à froid d’au moins une des voitures impliquées, l’exercice ne se fera pas en roulant pare-chocs contre pare-chocs, mais côte à côte en slalom parallèle : la « police » affrontant, avec sa XC60, un « duo de gangsters » en S60 Polestar. Cette dernière est plus puissante, a un centre de gravité plus bas et – pour la dernière fois chez Volvo – est équipée de l’option programme de conduite « sport », autorisant des angles de dérive plus larges.

Trois duels plus tard, il s’avère que les gangsters n’ont ­aucune chance, malgré leur « supériorité sur le papier » ! Cela s’explique surtout par le fait que les « policiers » ont été plus attentifs lorsque l’instructeur expliquait les relations entre les forces de chargement de charge et l’adhérence. Forts de ce savoir, ils freinent devant chaque pylône, augmentant ainsi la pression de contact de l’essieu avant, avec pour résultat des forces de direction plus élevées. Ils n’accélèrent que lorsque les quatre roues sont alignées et pointent vers l’avant, car ce n’est que là que la force d’accélération maximale peut être transmise. Et, ils ne se laissent pas gagner par une fébrilité débordante, contournent donc les pylônes avec constance. Cela peut paraître lent, mais c’est plus rapide que le style de conduite des « gangsters » avec leurs zigzags frénétiques sur la glace. Ce que l’on sait maintenant : pas tout ce qui semble rapide est ­efficace – et si l’adhérence laisse à désirer, raison de plus pour garder son calme.

© Mauro ZanelloC’était amusant, même si la voiture de police n’autorise pas les drifts sauvages : l’auteur avec le XC60 T6 eAWD Recharge.C’était amusant, même si la voiture de police n’autorise pas les drifts sauvages : l’auteur avec le XC60 T6 eAWD Recharge.Le phénomène de la pente

Après deux exercices sur un terrain d’entraînement plus plat que plat, la troisième « mission » nous conduit dans les montages de Saanen. Là-bas, dans le premier tiers d’un versant de 45 degrés (pente de 100%), les « policiers » ­remarquent deux truands fuyant à pied. Vite, après eux ! Mais le premier essai, improvisé, de rattraper les fugitifs en voiture est voué à l’échec en raison d’une vitesse trop élevée et des changements de charge ainsi provoqués ! En effet, une trop forte accélération en montée entraîne une ­moindre sollicitation de l’essieu avant de la voiture de police, entraînant un patinage incontrôlé des roues avant. Malgré ­quatre roues motrices.

La seule chose à faire dans ce cas : arrêter tout, revenir au point de départ et sélectionner le programme de conduite tout-terrain. Maintenant, c’est l’électronique qui règle l’entraînement pour que les roues patinent juste un peu, mais ne s’emballent pas sans retenue. Cela permet de ­gravir la pente, de manière sûre et régulière. Évidemment pas à toute vitesse, mais tout de même nettement plus vite que les truands ne gravissent, eux, la pente à pied.

Maintenant que les malfrats ont été « arrêtés » au sommet de la côte, il faut faire redescendre la voiture. Ce faisant, le programme de conduite tout-terrain freine énergiquement la XC60, qui compte maintenant quatre occupants, et prévient efficacement tout blocage prolongé des roues, lequel causerait une perte de guidage latéral entraînant un tête-à-queue. Pour que cela fonctionne, le conducteur doit juste piloter et confier le reste des commandes à la voiture sans toucher les pédales avec ses pieds. Au vu de la raideur de la pente qui s’étale devant le capot, cela demande, du moins la première fois, une certaine dose de courage et encore plus de confiance dans la technique. Mais cela marche à merveille.

Conclusion : tout ça n’est pas très spectaculaire, mais efficace et sûr

Au terme d’un cours très instructif, il ne fait aucun doute que les lois de la physique appliquées à la conduite sont tout sauf ennuyeuses et que les voyous en cavale n’ont aucune chance contre la personne qui a assimilé les notions de « quadrature » et de « cercle » et qui conduit une voiture moderne dont les systèmes d’assistance à la conduite ­contribuent à éviter efficacement les dérapages sur la ­neige et le verglas ! En adaptant notre vitesse, nous avons pu, avec la Volvo XC60, contourner rapidement les pylônes, esquiver les obstacles et maîtriser les montées et descentes des pentes les plus raides, et ce, même sur du verglas totalement lisse.

Alors que le matin même j’espérais encore vivre un maximum de drifts, je suis désormais d’avis que Volvo ne les autorise, dans la mesure du possible, plus du tout avec ses voitures. Il est vrai que, vu de l’extérieur, « rouler comme sur des rails » sur la glace et la neige paraît très peu spectaculaire. Au volant, par contre, la sensation est vraiment bonne, parce que le système est très efficace et sûr – ce qui est exactement ce dont ont besoin les forces d’intervention amenées à faire leur travail à 100 pour cent, quels que soient les conditions extérieures et leur lieu de mission. ­Comme lorsqu’ils doivent dégager un véhicule dont le conducteur s’est amusé à faire chasser l’arrière de sa voiture, avant que les lois de la physique appliquées à la conduite ne l’aient rattrapé de manière inattendue.

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